Troisième semaine, nouveaux dilemmes ...



Nous entrons dans la troisième semaine de confinement au Québec. Les tensions commencent à monter, les enjeux à se développer et la société à changer. Cette pandémie ramène le monde à ses instincts primitifs, où tout le monde pense à une seule chose, sauver sa peau.

Une question me trotte dans la tête à propos de cette nouvelle vague de chacun pour soi. La voici : Dès le début de cette crise l’on nous exprime avec aspiration que nous allons vaincre cet ennemi invisible car nous sommes une province, un pays uni, prêt à aider autrui. Mais alors comment va ton faire pour gagner cette bataille mondiale si notre seule arme est notre union, qui j’ai l’impression, s’effondre?

Sans parler que ce n’est pas tout le monde qui a la capacité de sauver sa peau seul. Cette portion de la population, dans l’ombre, celle que l’on oublie, celle qui subit les conséquences physiques de cette pandémie, celle qui ne sera jamais dédommagée pour ses nombreuses pertes, les malades. Tous ces gens qui ont besoin de soins médicaux réguliers pour continuer à avancer et qui sont complètement abandonnés à leur propre sort.

Perdre le privilège d’être soigné comme l’on en a besoin…

Pensons par exemple aux personnes atteintes de douleurs chroniques ou de cancer. Doivent-ils regarder leur état se dégrader, leur progression s’arrêter, leur corps prendre le contrôle de leur vie ? Doivent-ils souffrir en silence sans jamais même en souffler un mot. Et bien oui! C’est le message silencieux qui leur est donné car l’on refuse d’aborder le sujet.

Chaque nouveau point de presse montre l’absence de considération de cette tranche de la population. Personnellement je trouve cela honteux et égoïste de négliger les malades sur le dos de cette mini- apocalypse. Ma mère étant elle-même une malade chronique, je capte plus facilement l’envergure de ce problème.

La voir souffrir un peu plus chaque jour essayant de tendre des perches aux quelques personnes qui voudraient bien prendre certains risques pour atténuer ses douleurs aiguës. Un ostéopathe, un chiropracteur ou même un masseur. Mais non que de faux espoirs et de belles promesses qui finissent tous par tomber à l’eau.

À mon avis, certains serait peut-être prêt à contrer ces risques, qui sont minimes puisque nous sommes en isolation volontaire depuis bientôt trois semaines, pour venir soigner ma maman à domicile. Mais la loi leur en interdit formellement. Que faire lorsque le gouvernement empêche les dernières personnes assez bienveillantes à venir en aide aux plus démunis?


Incertitudes et questionnements… 

Je ne sais pas comment tout cela va se démêler, je ne sais pas comment le monde va changer. La seule chose sur laquelle je peux me prononcer, avec certitude, est que le monde va se transformer.

Pour l’instant, de nombreux individus pensent encore que lorsque tout se terminera, la vie reprendra aussitôt, que l’on pourra retrouver nos petites habitudes, nos petits plaisirs comme avant. Je me trouve à l’opposé de ce chemin de pensée.

Je ne crois pas que cette pandémie ne laissera aucune trace, qu’elle n’aura aucun impact sur notre mode de vie. Croire le contraire est choisir de nier la situation actuelle au lieu de l’affronter. Cela ne mène nulle part, on ne peut pas fuir la vérité ad vitam aeternam.

La tournure de cette situation dépend entièrement de nos comportements, nos actions et nos réactions. Va-t-on choisir de venir en aide à notre prochain où va-t-on prendre la décision de l’ignorer pour éviter l’effort ? Va-t-on choisir grandir ou d’aigrir?

Ce processus de pandémie n’est pas instantané comme nous en avons l’habitude de nos jours. Par exemple, les nouvelles technologies nous amènent à croire qu’il n’est plus nécessaire d’attendre pour combler nos envies et nos besoins.

Mais la nature nous ramène à une réalité oubliée où la patience est une vertu. J’attendrais donc patiemment afin d’observer comment le monde gérera cette crise mondiale et tous les autres dilemmes qui l’accompagnent.


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